Les SEO fait partie de ces métiers techniques qui ont un coût parfois élevé et dont on se méfie. Comme les maçons ou les mécaniciens, on a besoin d’eux, mais on se demande comment faire la différence entre un margoulin qui va vous arnaquer ou un vrai professionnel. Dans cet article, nous allons rapidement passer en revue les différents moyens pour s’assurer du sérieux d’un expert en référencement naturel.
Premier critère : les tarifs
Certains vous diront que le coût d’une prestation est un critère pour savoir à qui on a affaire. Désolé de vous l’apprendre : c’est complètement faux. Si les SEO réputés affichent (ou non) des audits à quatre chiffres, d’autres référenceurs peu scrupuleux vous factureront des sommes rondelettes pour un travail bâclé ou inutilisable.
Le prix d’un audit est généralement aligné sur le nombre d’heures nécessaires pour analyser votre site et le taux horaire du prestataire. Il n’est pas délirant de passer 10 heures sur un audit : à 50 € de l’heure, nous voilà déjà à 500 €. C’est un tarif de milieu de gamme.
Si votre prestataire ne prend que 30 € de l’heure et effectue simplement un pré-audit (très souvent suffisant pour beaucoup d’entrepreneurs), vous pourrez tout aussi bien obtenir une liste de problèmes à corriger et d’actions à mettre en place pour la modique somme de 150 € (ou moins), sans que le professionnalisme de votre expert SEO ne soit remis en question. Comme pour les automobiles, les cravates et les maisons, il y a des produits pour toutes les bourses. C’est normal que chaque budget puisse bénéficier d’une prestation minimale. Si vous avez de l’ambition, prévoyez en revanche d’avoir les moyens.
Certains proposent des audits gratuits. Pourquoi pas ? Si cela ne vous engage à rien, vous pourrez toujours apprendre quelque chose. Cependant, méfiez-vous : quand c’est gratuit, en marketing, c’est que c’est vous le produit.
Deuxième critère : la réputation
C’est de loin le critère le plus utile actuellement pour choisir son prestataire SEO. Demandez autour de vous si vos amis ou relations ont des consultants en référencement naturel ou une agence à vous conseiller. Un prestataire qui exerce déjà dans votre cercle, votre milieu ou votre activité sera d’ailleurs probablement plus adapté pour comprendre vos problématiques et les spécificités de votre cœur de métier.
La preuve sociale est donc un critère de choix important. Si vous ne connaissez personne qui peut vous conseiller, faites un tour sur les réseaux sociaux, regardez les avis client, observez la notoriété du professionnel qui vous intéresse.
Si vous n’êtes pas limité par votre budget et si vous visez l’excellence : adressez-vous directement à un professionnel de référence. L’expérience et la durée sont des gages de qualité dans cette discipline en évolution constante.
Troisième critère : le discours
Se contenter de lire les contenus d’un site internet de consultant ou d’agence SEO pour savoir s’il est compétent n’est pas une garantie fiable à 100%. Le référencement, c’est avant tout de l’expérience. Le SEO n’est pas une science exacte et le savoir-faire est bien plus important que des connaissances qui deviennent caduques à chaque mise à jour des algorithmes de Google.
Lisez les contenus proposés par votre référenceur, mais surtout, essayer de sentir si vous vous sentez connecté à sa façon de présenter sa prestation. Faites attention aux promesses excessives (« premier sur Google », « multiplier son trafic par 10 », etc.). Certaines agences SEO n’hésitent pas à faire appel à des rédacteurs web spécialisés en webmarketing et en copywriting pour rédiger des contenus qui en disent plus sur le niveau d’expertise des rédacteurs eux-mêmes que sur les compétences du consultant.
En outre, sachez qu’un expert ne peut garantir un résultat. Leurs conditions générales de vente précisent uniquement une obligation de moyens, et c’est parfaitement normal : il est impossible de déterminer à l’avance les effets d’une prestation SEO.
Quatrième critère : la communication et l’écoute
Aussi technique puisse être un audit SEO, les capacités d’écoute et de communication de votre prestataire sont essentielles. Il n’y a pas un SEO, mais des centaines de solutions et de stratégies d’optimisation. Un consultant doit vous proposer une prestation qui correspond à vos besoins et dont vous pourrez faire quelque chose par la suite.
Il est donc légitime et même recommandé qu’il vous demande qui va mettre en place les améliorations, qu’il puisse vous conseiller des experts selon vos besoins et qu’il vous remette un rapport clair et compréhensible des actions à mener. Un consultant SEO qui ne s’intéresse ni à vous, ni à votre business ne sera probablement pas capable de bien cibler votre problématique particulière et d’établir une stratégie de visibilité adaptée.
Enfin, ne choisissez pas un professionnel avec lequel vous n’arrivez pas à communiquer dès l’étape de l’établissement du devis.
Cinquième critère : le référencement naturel du site du consultant ou de l’agence
Il semble parfaitement logique de juger des capacités d’un référenceur en vérifiant qu’il est bien « numéro un sur Google ». Là encore, attention aux idées reçues : on dit que ce sont les cordonniers les plus mal chaussés, et c’est encore plus vrai pour les consultants et les agences SEO. À cela plusieurs raisons :
1- Le « référencement naturel » est très concurrentiel en SEO : pour se placer parmi les premiers sur un sujet où les concurrents sont constitués exclusivement d’experts en SEO, il faut développer une quantité d’énergie considérable. Ceux qui y parviennent sont sur internet depuis des décennies, (Abondance, par exemple, c’est un nom qui fait plutôt penser à un fromage, ou à un site créé à une époque où le référencement se faisait encore par ordre alphabétique), ont une équipe et un budget considérables, ou pratiquent des techniques black-hat que vous ne voudriez peut-être pas mettre en place sur votre site web (ou peut-être que justement…).
2- Les meilleurs référenceurs ne trouvent pas leurs clients sur Google. Attention, cette phrase n’est pas du tout vérifiée (et vérifiable), mais elle est pourtant révélatrice d’une réalité du métier : certains référenceurs trouvent leurs clients sur des réseaux professionnels ou par bouche-à-oreille et n’ont pas besoin d’être bien référencés. Certains d’entre eux ont simplement des sites CV one page mal référencés. À chaque entreprise son business plan (et savoir cela fait d’ailleurs à mon avis partie des compétences d’un bon SEO grand public).
Sixième critère : une formation SEO
Une formation valable en SEO est une formation permanente. Un professionnel qui met en avant une formation pour attester de ses compétences doit également faire une veille régulière. Imagineriez-vous faire confiance à un consultant qui s’est formé en 2003 et qui n’a pas actualisé ses compétences ? Certes, la comparaison semble caricaturale, pourtant, de nombreuses rédactrices web peuvent en témoigner : un pourcentage non négligeable de leurs clients (des SEO bien souvent ou des apprentis sorciers du dimanche) insiste lourdement sur le keyword stuffing et a une conception du mot clé (et de la sémantique) légèrement dépassée.
Septième critère : une certification SEO
Une certification, un diplôme, un titre RNCP permettent dans de nombreux métiers de savoir qu’on a affaire à un professionnel qualifié. En SEO, il n’existe pratiquement aucune de ces validations officielles. C’est un métier qui s’apprend généralement sur le tas, en autodidacte, par l’expérience, les essais et les erreurs.
Pourtant, il existe une association, SEO-Camp, qui œuvre pour la reconnaissance du métier, ou du moins des qualifications qui l’accompagnent. Une association ? Dans ce monde où le business est roi et tout se vend ? C’est en effet remarquable et son action dans le milieu du référencement naturel est primordiale. SEO-Camp propose donc, depuis 2017, deux certifications : le QUASEO et le CESEO. Si la première est essentielle pour valider une bonne connaissance du SEO, seule la seconde permet d’attester d’une compétence réelle puisqu’il faut réaliser un audit pour la valider.
Certains SEO sont critiques envers cette certification, d’autres mettent en avant l’expérience comme seul critère valable. Pourtant, qui peut le plus peut le moins : pourquoi un grand maître SEO ne pourrait pas passer une si petite certification qui coûte 10 € tous les 4 ou 5 ans ? Cela permettrait simplement d’offrir une visibilité aux clients pour l’ensemble de la profession, de démystifier cette pratique borderline et de les rassurer quiconque n’y comprend rien et cherche des partenaires fiables (et ça fait du monde).
0 commentaires